Bienvenue

Bonjour et Bienvenue à toutes et à tous sur le blog du projet "Correspondance d'Autrefois". L'aventure commence avec 23 participantes, un magnifique panel de 27 personnages et 15 passionnantes correspondances à suivre...


Au moindre soucis, vous pouvez nous laisser un message ici, sur nos blogs: Eiluned (Le Dévore Tant...) et Alice (Jane Austen is my Wonderland) ou par mail.

A très bientôt pour suivre toutes ces belles lettres...

27 nov. 2011

Swap anniversaire de Penelope Halpen à Charlotte Pitt

Le mois dernier Filipa, alias Penelope a fêté l'anniversaire de Charlotte ainsi que le mien avec un colis rempli de belles choses !


Voilà le colis au moment de l'ouverture (j'adore le papier cadeau !) :




Voici maintenant tout le colis déballé :
De gauche à droite, vous pouvez voir les lettres, du thé, Les hauts de Hurlevent que je vais enfin avoir l'occasion de lire, un souvenir du musée Sherlock Holmes rempli de fac-similés de documents du XIXe siècle, un paquet de biscuits anglais délicieux (qui n'ont pas fait long feu), le journal de Flora Bonnington, 1899-1900, une belle tasse avec des strass, un bracelet qui sera parfait pour ma tenue de réveillon, Jane Austen à Scargrave Manor parfait pour le challenge austenien, La Voleuse de livres qui est un des livres préférés de Filipa et que j'ai hâte de découvrir, et du chocolat !!!

J'ai été gâtée !!!!! :D
Surtout que ma correspondante a eu la gentillesse de fêter également mon anniversaire !!! Ce geste m'a vraiment touché !

Je terminerais avec le petit mot joint au colis :

" Chère Charlotte,

Voilà quelques présents pour votre anniversaire qui, je l'espère, seront à votre goût.
Je vous souhaite une fois encore un merveilleux anniversaire.

Dans l'espoir de vite vous rencontrer, votre amie et cousine,

Penelope Halpen"

Merci encore !!! 

# 5 Lettre de Penelope H. à Charlotte P.

Brighton, 20 octobre 1882

Ma chère Charlotte,
Comme promis, je prends ma plume pour répondre plus longuement et plus en détail à votre lettre.

Ainsi que je vous l'apprenais dans mon mot, Benedict a eu un accident dans l’étable. Un soir qu’il s’y occupait de sa jument Foudre, cette dernière fut on ne sait comment piquée par quelque insecte, et se mit à faire des ruades. Benedict fut projeté contre le mur, et dans son élan fit tomber sa bougie qui mit feu à sa manche sur l’instant.  Heureusement, l’abreuvoir de Foudre était juste à côté de la porte, et Benedict  put sur l'instant y tremper son bras avant que le feu n’aille plus haut que la manche. Son ami Matthew, alerté par le bruit, arriva peu après, et réussit à calmer Foudre. Au final, un bras légèrement brulé et une jambe cassée pour Benedict, et une grosse frayeur pour tout le monde. Aujourd’hui, Benedict va mieux. Son bras est guéri, et il peut de nouveau bouger sa jambe. Vous vous doutez je pense de la première chose qu’il fit alors : partir en promenade avec Foudre !  Ce garçon n’a aucunement pitié de mes pauvres nerfs ! 

D’ailleurs, et je pense que vous serez ravie de le savoir, il prévoit de repartir pour Londres dans une quinzaine de jours. Et si rien ne vient troubler nos plans d’ici là, je l’accompagnerai ! Maman et papa ont accepté que j’aille passer quelques jours à Londres. Au début ils ne voulaient pas, mais Benedict leur a expliqué que bien que capable de remonter à cheval, il était encore convalescent et ma présence à ses côtés lui ferait du bien. J’en ai rajouté en leur disant que je tenais à aller vous rendre visite pour vous remercier de vive voix pour vos présents. Mais je vous avouerai que ce qui les a vraiment décidés fut la mention de votre sœur, Lady Ashworth. De fait, pour répondre à votre question, je ne suis engagée envers personne, et mes parents ont apparemment eu la même pensée que vous à la mention de Lady Ashworth.  Mais pour tout vous dire, je ne recherche pas un beau parti fortuné. La fortune ne m’intéresse nullement, le beau parti me suffira. De ce que je sais, votre époux n’est peut-être pas le plus fortuné des hommes, mais il fait sans conteste partie des beaux partis ! Un homme aimant, loyal et ouvert d’esprit, voilà ce que je recherche…  Et je vais vous confier un secret : je pense avoir trouvé cet homme en la personne de Matthew Wentworth. C’est un grand ami de mon frère, son meilleur ami oserais-je dire, celui-là même qui l’a aidé dans l’étable. Malheureusement, je ne sais s’il voit en moi une jeune fille comme les autres, ou bien juste la sœur de son meilleur ami… Quel terrible sentiment d’incertitude ! En attendant, je profite de chaque instant passé avec lui, discuter avec lui étant toujours un véritable plaisir. 

Ma chère Charlotte, je vous laisse ici. On m’appelle dans le petit salon. Je vous dis à très bientôt, à Londres, autour d’une tasse de thé !
Votre cousine et amie,
Penelope Halpen

PS : J’allais cacheter cette lettre lorsque je me suis souvenue que je n’avais pas parlé de cet étranger qui était venu vous apporter un présent  pour moi. Je ne saurais vous expliquer clairement qui il est car moi-même je n’ai pas encore réussi à me le figurer. Sachez cependant que cet homme, le Docteur, est un des hommes les plus hors du commun et les plus merveilleux qui soient. Il me fut d’une grande aide et d’un grand soutien lors de la maladie de ma tante Clarissa, et surtout il m’a permis de passer une dernière journée avec elle, loin d’ici, à une époque différente. Ne me demandez pas de vous expliquer quand et comment, je n’arrive pas moi-même à comprendre comment il fait toutes ces choses. Il est certes étrange, mais digne de confiance, aussi, s’il revient un jour vous voir, ne soyez pas effrayée. Offrez-lui plutôt une tasse de thé, il adore ça !

PS 2 : Un dernier mot avant d’enfin poster cette lettre ! Une chose terrible s’est produite : la cousine de Matthew a disparue! Cela fait plusieurs jours qu'elle ne donne de nouvelles. Il part pour Londres sur l’heure, accompagné de mon frère. Pour ma part, je les rejoindrai dans deux jours. Nous logerons au 221 A Baker Street, vous pourrez m’y adresser vos lettres directement.

10 nov. 2011

Cinquième lettre de Fanny à Constance

Ma très chère Constance,

J'ai bien reçu votre dernière lettre, ainsi que votre colis et je vous remercie de tout cœur d'avoir pensé à mon anniversaire. Ceux-ci ont été à mes yeux de véritables rayons de soleil dans des moments bien sombres. J'ai été heureuse d'apprendre que tant de choses s'arrangeaient au mieux pour vous et votre frère. Ainsi, vous ne subirez plus le courroux d'Emily qui se trouve exilée, et l'identité de votre mystérieux sauveur a été dévoilée ! On m'accuse souvent d'avoir une imagination excessive, mais il semble que cette fois-ci, elle ne m'ait pas trompée. Que je suis heureuse pour vous ! Il m'a l'air d'être fort aimable et très amusant. Néanmoins, vous avez raison, on ne peut être trop prudente. Il ne vous est pas interdit de le côtoyer un peu, ainsi peut-être pourrez-vous vous en faire une idée plus précise. Méfiez-vous cependant des bruits qui courent, si nombreux à Londres.

Je suis bien soulagée que vous n'ayez été fâchée de mon retard dans l'envoi de vos présents. Il y a à cela une explication que je n'ai voulu vous dévoiler alors, de crainte d'assombrir votre journée. J'ignore si la nouvelle vous a été communiquée par Père, mais Lord Henry m'a fait sa demande. Je vous avoue que j'ai eu l'imprudence de croire que ce penchant qu'il avait eu pour moi n'avait été que fugace. Après tout, tant de mois s'étaient écoulés sans qu'il ne se déclare ! J'avais imaginé qu'il ne s'agissait que d'une lubie passagère. Je m'étais lourdement trompée. Alors qu'il devait rester avec ses amis au moins trois mois, je me sentais en paix et ne craignais plus de le rencontrer à chaque heure du jour. Mais, un après-midi, alors que je rentrais de promenade, profitant des derniers beaux jours, je vis Père qui m'attendait au salon. Il me demanda de l'accompagner à son bureau, où il désirait s'entretenir avec moi. Il y avait tant de mystère dans son attitude qu'il excita ma curiosité. Je compris mieux lorsque j'aperçus la silhouette digne et droite de Lord Henry ! Avant que j'aie eu le temps de protester, je me trouvai prise au piège, seule dans la pièce avec lui.

Je savais très exactement ce qui allait se produire et pourtant je n'osais y croire. Oh, comme j'aurais souhaité ne jamais vivre cette scène ! Ce fut plus pénible encore que je l'avais imaginé. Il me dit alors que depuis longtemps, ses pensées étaient tournées vers moi. Que jusqu'à présent, il ne s'était décidé à ce déclarer à cause de l'infériorité de ma position sociale (réflexion qui m'offensa quelque peu, je l'avoue). Il ajouta avoir longuement consulté sa famille, puis ses plus proches amis, avant d'admettre que sa passion l'emportait sur les conventions. L'air affecté avec lequel il employa le terme de « passion » m'eût sans doute faire rire si les circonstances n'avaient pas été aussi dramatiques.

Car je sus, Constance, oui à cet instant je sus qu'il me serait impossible d'avoir un pareil homme pour époux. Je ne songeais plus à ma famille que j'allais contrarier, ni même à ce que nos voisins allaient dire d'une telle chose. Il semblait si certain de mon acceptation que je dus m'y prendre à plusieurs reprises avant de le convaincre que mon refus était bel et bien sincère et décidé. Puis, je quittai la pièce après l'avoir salué de manière maladroite et précipitée.

Je craignais la réaction de mon père et j'avais raison. Il tenta d'abord de comprendre mes motifs. Lorsqu'il réalisa que je ne comptais aucunement revenir sur ma décision, il exprima toute sa colère et sa déception. Depuis, c'est à peine s'il me parle. Moi, qui avait toujours été sa favorite, je ne peux désormais le croiser sans sentir son ressentiment envers moi. Quant à ma tante Brown, elle a eu une crise de nerfs en apprenant ce qui s'était passé. Depuis deux semaines, elle n'a plus quitté son lit et passe son temps en lamentations. Nous avons fait venir un médecin, et fort heureusement, son état n'est guère inquiétant. Que serais-je devenue, si en plus la santé de ma tante avait été mise en péril par ma faute ! Ma sœur aînée n'approuve pas non plus mon comportement. Dans sa dernière lettre, elle me supplie de revenir sur ma décision, me listant tous les avantages d'une telle union.

Il n'y a guère que la jeune Nora qui me montre encore de l'affection. Elle est presque mon seul réconfort, et mon unique compagne depuis quelques temps. La nouvelle s'étant répandue dans les environs, c'est à peine si j'ose m'aventurer dans le voisinage. Nos liens avec les Sheldon sont pour ainsi dire rompus. Lorsque nous avons croisé Lady Sheldon et son fils, à la sortie de l'office, ceux-ci se sont immédiatement détournés sans même un regard. Je dois supporter les chuchotements des uns et des autres, et j'ignore si je serai capable d'endurer ça bien longtemps.

Malgré tout cela, je ne parviens pas à regretter mon choix. L'attitude de Lord Henry depuis mon refus est si indigne de celle d'un gentleman que j'en éprouve d'autant moins de remord. Néanmoins, il est une personne dont la société me manque particulièrement.

Lorsque vous m'aviez fait part d'un certain penchant que j'aurais pour Mr Temple, j'avais pensé que je déteignais sur vous et que vous vous laissiez emporter par votre imagination. Et pourtant, comme vous aviez raison ! Je ne réalisais pas alors que mon affection pour cet homme grandissait de jour en jour. J'ai cru percevoir en lui certains signes d'attachement, sans parvenir cependant à le déterminer avec certitude. Malheureusement, une semaine après que j'aie refusé son cousin, il quitta le voisinage suite à une affaire urgente qui l'appelait. Il n'est revenu qu'il y a quelques jours, sans que je ne l'aie revu. Je crains qu'il ne blâme ma conduite.

Je vous prie de me pardonner pour cette lettre si dépourvue de gaieté. J'espère tout va au mieux pour vous.

Votre cousine affectionnée

Fanny