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11 oct. 2011

Cinquième lettre de Constance à Frances


Ma chère Fanny,

Comme j’ai été heureuse d’avoir de vos nouvelles, et d’apprendre que votre sœur attend un enfant. Ainsi la famille s’agrandit ! Vous serez sans doute heureuse d’apprendre que James doit se marier cet hiver.  Mais avant de parler de ce qui se passe chez nous, laissez-moi vous dire que j’admire votre grand cœur et votre capacité à pardonner. Je ne sais pas si, étant dans le même cas que vous, j’aurais pu ne pas avoir envie de brûler les excuses de Monsieur Temple. Néanmoins, puisque vous m’en faites l’éloge, et que je crois deviner derrière vos mots, un petit attachement, je suis prête à lui laisser le bénéfice du doute, mais pour l’instant, vous ne m’enlevez pas de l’esprit qu’on ne doit pas juger quelqu’un qu’on ne connait pas, même si en vous écrivant ceci, j’illustre bien mal mes propos.

 J’arrête de pontifier à ce sujet, et je suis bien aise d’avoir appris que vous êtes pour quelques temps soulagée de la présence de Lord Henry. Peut-être aura-t-il trouvé un meilleur parti pendant son séjour, et vous seriez ainsi libre… Je l’espère ! Je ne souhaite que votre bonheur, et si vous pouviez éviter d’épouser un homme que vous n’aimez pas, tout finirait bien.

Je vous imaginais très bien, en lisant votre lettre, déployer des trésors de finesse pour éviter la compagnie de votre prétendant. Je ris, et  plains votre père, qui a aussi peu de chance avec vous que mon père en a avec moi. Nous ne sommes pas assez sages, Fanny, mais qu’y pouvons-nous ?
Avant de vous parler de l’évolution de l’enquête concernant le mystérieux inconnu, j’ai une grande nouvelle à vous apprendre. Emily est mariée ! Ce fut rapide, vous le constaterez sans peine, et il se chuchote à Londres qu’elle a été surprise en bien fâcheuse position avec son époux, avant leur union. Elle a épousé un écossais, et est maintenant exilée au fin fond des Highlands. Suis-je affreuse de m’en réjouir ? Iris, elle, est assez bonne pour regretter que sa sœur fasse un mariage qui ne la satisfait pas. Je n’ai pas de sentiments aussi pieux, je le crains.

Pendant que j’étais à la campagne une partie de l’été, Nathan a continué son enquête avec brio, et il s’est avéré après recoupements que le duc de Dorset est bel et bien le mystérieux sauveur qui m’a épargné un  scandale tapageur et à qui j’ai imposé un contact… Un peu trop poussé. Comment pourrais-je ne pas en vouloir encore à Emily ! 

Edward, qui finalement a décidé d’abandonner les tables de jeu pour goûter la compagnie de sa sœur, m’a appris qu’il le connaissait bien et qu’ils étaient très amis. Je n’ose pas penser quel homme doit être alors ce duc ! J’aime tendrement mon frère, mais il fait partie de ces jeunes gens peu sérieux, et j’ai entendu père le sermonner à plusieurs reprises à propos d’endroits mal famés… Je n’entrerais pas plus dans les détails, la convenance me l’interdit, et si jamais cette lettre finissait dans de mauvaises mains, ce ne serait pas bon pour vous que je m’adonne à ce genre de confidences. 

Pourtant, il paraît être un parfait gentleman. Je l’ai croisé en sortant de la librairie avec Edward, et nous avons fait quelques pas ensemble dans le parc. J’ai eu l’occasion de lui demander s’il était bien mon sauveur, et c’est le cas. Il a ajouté qu’il avait trouvé l’aventure délicieusement drôle et que je l’avais ouvert au monde charmant des sauveurs de jeunes filles. Il paraît goûter l’ironie, et être assez souvent mordant. Je ne sais trop qu’en penser.  Quelque jour après cette rencontre, Edward m’a confié que son ami m’avait trouvée «  bien différente des jeunes filles ennuyeuses de la haute société, et terriblement fascinante. »
Fascinante ? Moi ? 

Je ne sais trop ce que je dois penser de tout ça chère cousine. S’il se met à avoir un quelconque intérêt pour moi, ce qui serait des plus étranges, père va vouloir me pousser vers lui, et je crains alors que l’intérêt léger que je ressens pour lui ne s’évanouisse en fumée. J’avoue, en me morigénant de cela, que je le trouve très différent des autres hommes, et il est le seul, mes frères mis à part, que j’ai envie de côtoyer.  Je me demande comment je peux penser à cela, alors qu’il soit possible qu’il ne soit pas très fréquentable. Il va falloir que je continue mon enquête, Fanny, mais vous dites-moi ce que vous en pensez ? Dois-je oublier mon inclination sur le champ ? J’y serais encline.

Éclairez moi vite !

Avec tout mon affection,

Constance.

3 commentaires:

  1. je ne commente pas souvent mais j'adore suivre cette correspondance :)

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  2. Constance, je t'en prie, continue à nous parler de ce duc ! Il me plaît trop !!!

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  3. mais c'est magnifique toute cette correspondance ! cela faisait un moment que je n'étais pas passée... je vais donc avoir de la lecture à rattraper...
    bises

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