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24 juil. 2011

Deuxième lettre de Gabrielle Penilwater à Evelyne Naleskini


Melle Gabrielle Penilwater

Bellevue Hospital

462 First Avenue

New York, 10016

A l’attention de :

Melle Evelyne Naleskini

New York, le 9 juin 1804,


Mademoiselle Naleskini,

Tout d’abord, je vous prie de bien vouloir excuser le retard de ma réponse. Je pourrais incriminer les services postaux, ou bien la pénurie de papier à lettres. Il n’en est rien. De nouvelles arrivées à l’hôpital ont allongées mes journées de quelques heures. De nouveaux patients, mais également des novices à former, notamment sur le traitement de cas, particulièrement difficiles.

En disant cela, je pense à l’un d’entre eux, un jeune homme de notre connaissance, qui a vu son séjour de prolonger de quelques semaines.

Pourquoi ? Eh bien, il s’ennuyait tellement qu’il a voulu « faire le mur », nous a-t-il dit. Seulement voilà : même si il ne lui restait que deux ou trois jours de convalescence, son bras n’était pas tout à fait rétabli. Il n’a pu supporter le poids de votre cousin, suspendu en haut du mur. La chute qui a suivi lui a cassé une jambe et deux côtes.

Tout ça pour venir au fait que je n’ai pas eu une minute à moi pour répondre à votre gentille lettre. Les gâteaux ont été énormément appréciés…et que dire du thé, si ce n’est que les américains ne sont bons qu’à récolter les feuilles de tabac.

J’ai essayé de parler légendes celtiques avec Léonard, comme vous me l’aviez conseillé. Il est devenu vite intarissable, jusqu’à l’arrivée d’un visiteur, vraisemblablement un de ses amis. Peut-être le connaissez-vous ? Il est grand, roux et écossais !

Il m’a été beaucoup plus sympathique que votre cousin, je dois l’avouer. D’abord très rude, il a fait montre d’une gentillesse extrême par la suite. Il a même rendu agréables les corvées que je dois faire auprès de notre malade impossible ! Il passe tous les jours le voir et passe deux longues heures à discuter à lui. La dernière fois que je suis venue changer ses bandages, votre cousin m’a parlé de guerriers légendaires écossais, vivants dans les régions les plus isolées de l’ile britannique, qui étaient devenues immortels après s’être relevés d’une première mort. Ils ont, m’a-t-il dit, le pouvoir de guérir leur blessure, et ne vieillissent jamais. J’ai bien cru qu’il se moquait de moi, jusqu’à ce que monsieur Mc Cloud confirme ses dires. Soit disant que seul le tranchant d’une épée pouvait leur ôter la vie. Ils ont bien ri quand je leur aie répondu que n’importe qui mourrait d’une telle blessure !

…. Et voilà votre cousin qui vient de me faire avoir un accident avec ma vieille plume ! Je vous jure que s’il n’avait pas une parente aussi gentille que vous, cela ferait longtemps que j’aurais confié ses soins à une confrère ! Et pourtant après tout ce que vous m’avez révélé sur son histoire, il m’arrive encore de le gronder comme un enfant, pour tout lui pardonner la seconde suivante. Il a tout de même de bons côtés. Il m’a offert le roman d’une auteure anglaise : Ann Radcliffe. Ça parle de château hanté : Les mystères d’Udolfe.

Votre cousin a peut être voulu me faire une nouvelle plaisanterie avec cette histoire d’épouvante, mais il ne sait peut être pas à quel point je suis friande de ce genre de récit.

Sitôt mon travail à l’hôpital terminé, je file dans les rues, courant presque, rejoindre mon parc adoré où m’attend un orme qui trône là, en endroit parfait pour s’adonner au plaisir de la lecture. Je peux rester assise là des heures, plongée dans le livre dont les personnages vont peupler mes nuits, accompagnée d’un sandwich et d’une pomme pour agrémenter ces délicieux instants.

C’est là que vous trouverez la réponse à la présence de cette petite fleur rose dans cette lettre. Je l’ai machinalement cueilli en parcourant les pages du roman.

Sincères salutations.

Gabrielle Penilwater

1 commentaire:

  1. Quelle belle lettre ! Je suis très admirative de Gabrielle, une jeune femme courageuse.
    Quant à l'histoire, elle me fait bien sourire... je cherche des petits indices sur la relative bonne harmonie entre elle et le cousin espiègle.

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