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26 juil. 2011

Deuxième lettre d'Elinor Ferrars à Elizabeth Bennet.

                                                                                                       

                                                                                   Berkeley Street, London, le 29 juin.


                                    Ma douce Lizzy,

Une fois encore le temps s'échappe à une allure folle et je vous laisse attendre ma réponse, amie ingrate que je suis. Ce n'est pourtant pas un manque d'intérêt de ma part, de cela vous pouvez en être sûre, d'autant plus après ce que vous m'avez conté la fois précédente. Je vous avoue sans honte que ces messieurs Bingley et Darcy m'ont fort intriguée ! Je déteste assurément Mr Darcy de tout mon cœur et autant que vous le souhaiterez pour avoir osé porter affront à une personne si chère à mon cœur. Quant aux sœurs de Mr Bingley, il semblerait qu'elles soient de grandes amies de Fanny et cela m'en dit assez sur le genre de personnes qu'elles doivent être. Le seul que j'ai eu l'occasion de croiser ici à Londres en Mr Bingley, mais là où vous me décriviez un jeune homme charmant et jovial, je n'ai vu moi qu'une triste personne, à tel point que je me suis demandée à plusieurs reprises s'il s'agissait bien du même homme. J’aurais beaucoup aimé croiser ce Mr Darcy aussi pour me faire ma propre opinion car ici tout le monde n'est qu'éloge à propos de lui, en particulier les jeunes filles à marier et leurs mères...
Mais je me rends compte que vous devez vous demander depuis le début de ma lettre ce que je peux bien faire à Londres et je vous promets d'y venir.
J’ai pourtant encore tant de choses à vous dire ! Parlons un peu de ce Mr Collins tout d’abord, si vous le voulez bien ! Dès les premières lignes j’ai su lire entre les lignes et deviner les desseins de ce pédant personnage et je vous le confesse, j’ai tremblé quelques instants, mais me voilà rassurée ! Si je souffle de vous savoir sauvée d’un mariage de raison avec un homme qui vous répugne, je ne peux pourtant que vous conseiller l’indulgence pour votre amie Charlotte, tout le monde n’est pas fait pour l’amour… Et voilà la raisonnable Elinor de retour !
Si cela peut vous rassurer sur le compte de votre amie, je peux vous assurer que la vie de femme de pasteur présente de nombreux intérêts qui sans être une totale compensation devraient donner un sens à sa vie.
Ce qui est sur c’est que personnellement je m’épanouis parfaitement dans cette vie et qu’en ce moment elle me manque cruellement ! Nous voilà donc au cœur du sujet. Vous ne pouvez avoir oublié la visite impromptue de ma belle-mère que je vous relatais lors de ma dernière lettre ? Et bien comme nous le craignions, elle fut évidemment suivie d’actes. Une semaine ne s’était pas écoulée que nous recevions l’ordre plus ou moins déguisé de nous rendre à Londres en tant qu’invités de sa gracieuse majesté Mrs Ferrars ! Ah, mais voilà que je me mets à parler comme Marianne !
Il fut non seulement impossible de refuser, mais impossible aussi à Edward de se libérer de ses obligations.
Vous imaginez donc à quel point les premières semaines furent une véritable torture : à Londres avec pour seule compagnie Mrs Ferrars, Fanny et Lucy ! Qu’ai-je fait pour mériter une telle punition. Bien heureusement Marianne et le Colonel sont revenus de France durant la deuxième quinzaine du mois de Mai et depuis les choses se sont grandement améliorées et je dois avouer que nous nous sommes beaucoup amusées avec mes sœurs. Marianne n’a de cesse d’acheter de nouvelles robes à Margaret et de l’emmener dans tous les bals où le colonel Brandon a l’amabilité de faire danser la vieille femme mariée que je suis !
Je laisse Mrs Ferrars à ses manœuvres et profite de mon séjour. Mais quel ne fut pas mon bonheur, début Juin, lors qu’Edward pu enfin nous rejoindre même si ce ne fut que pour une quinzaine. Loin de notre cottage et de nos obligations nous avions l’impression d’être à nouveau de jeunes fiancés, amoureux comme au premier jour, ce fut délicieux. Ce fut également l’occasion pour nous de rencontrer de nouvelles personnes et de nous faire de nouveaux amis. Edward a particulièrement sympathisé avec un certain Edmund Bertram qui vient comme lui d’une grande famille et exerce la même profession que lui et avec la même passion. Vous imaginez dont bien tout ce qu’ils avaient à se dire, et avant que mon cher Edward ne reparte, Mr Bertram a réussi à lui arracher la promesse de venir lui rendre visite bientôt. Je ne peux que me réjouir de ce voyage qui fera le plus grand bien à Edward et qui sera pour moi l’occasion de rencontrer sa femme Fanny dont il parle avec une grande douceur.
De plus, Mansfield Park, la maison principale dirigée par le frère aîné d’Edmund depuis le départ de leurs parents pour les Antilles, jouit parait-il d’un sublime jardin et offre de magnifiques promenades. J’en rêve jour et nuit, pour moi comme pour le petit Charles qui se languit des grands espaces. Vous imaginez bien que depuis qu’Edward est reparti, nous n’aspirons qu’à rentrer à notre tour, d’autant plus que Marianne et le Colonel sont également partis, pour rendre visite à des amis. J’ai néanmoins réussi à nous faire installer chez Mrs Jennings sous le prétexte que je ne pouvais imposer Margaret, qui est restée avec moi, chez Mrs Ferrars. Ce ne fut pas sans mal c’est chose faite. C’est donc uniquement pour Margaret que je prolonge encore mon séjour. Elle semble tellement s’amuser… Cela ne m’empêche pas d’être vigilante, soyez en sûre, mais Margaret n’accorde de faveur particulière à personne pour le moment. Un soir qu’elle se confiait à moi, elle m’a avoué qu’elle ne voulait surtout pas se tromper et je me rends compte que l’épisode Willoughby l’a marqué plus qu’on ne l’aurait cru.
Peut-être l’emmènerais-je à Mansfield avec moi pour qu’elle voie autre chose que les lumières de Paris ou de Londres, et Charly, le premier homme dans son cœur, en sera fou de joie. Je vais d’ailleurs terminer cette lettre en répondant à votre question sur mon petit Charles.
Il ressemble très nettement à son père avec dans les yeux le même éclat que dans ceux de Marianne et cela me promet bien de soucis…
J’espère ne vous avoir pas trop ennuyé avec toutes ces histoires ! Quant à vous n’hésitez pas à m’envoyer de nouveau l’une de vos longues lettres dont vous avez le secret et qui me ravissent toujours !
J’espère que ce Mr Darcy ne vous aura pas trop importuné, je veux connaître tous les détails ! Et si vous trouvez le temps de venir me rendre visite, vous savez que vous serez toujours la bienvenue chez moi, aussitôt que j’aurais pu m’y réinstaller moi-même.
Avec toute mon affection,

                                                                                                  Elinor Ferrars.

1 commentaire:

  1. C'est amusant, en relisant ma lettre, je n'ai pas l'impression de l'avoir écrite... Etrange... ;)

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