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24 janv. 2012

Sixième lettre de Constance à Frances


Ma très chère Fanny,

Comme mon cœur a saigné en lisant votre lettre… Je n’ai pas eu le droit de faire sa lecture tout de suite, ayant été encore une fois très malade. Je crains que mon entêtement à sortir tête nue dans le jardin ne me perde un jour.

Je ne peux que me féliciter que vous ayez repoussé Lord Henry, même si votre père comme le mien, frémirait en lisant ces lignes. Mais vous ne pouviez décemment pas épouser ce malotru. Car il a bien révélé sa vraie nature maintenant que vous l’avez repoussé, et votre vie avec lui n’aurait pas été très heureuse. Non, vous avez bien du courage ma chère, et je vous admire pour cela !
Reprenez courage, si Mr Temple a quelque affection pour vous, il saura voir votre honnêteté derrière ce refus de vous marier, et n’en sera que plus charmé par vous, j’en suis sûre.

En ce moment, je me réfugie dans les préparatifs de mariage de James et de ma chère amie. J’ai hâte qu’elle devienne ma sœur. Il n’y a guère que cela qui en ce moment me donne du baume au cœur. Vous allez vous demander pourquoi, et il me sera difficile de vous expliquer sans paraître ridicule.

Je vous avais parlé du Duc de Dorset, et de mon incapacité à savoir comment agir avec lui. J’avais commencé par être naturelle, mais voyant que le tout Londres avait les yeux rivés sur lui, j’ai décidé de m’éloigner, trop tard sans doute. Je crois pouvoir vous avouer sans me tromper que je suis bel et bien amoureuse, et furieuse de l’être !
Oui furieuse, parce que je me suis éprise du mauvais homme.  Croyez-vous qu’il aurait été marri que je cesse de rechercher sa compagnie ? Point du tout, il est tombé dans les filets d’Amelia Winston, une blonde fade et tout ce qu’il y a de plus comme il faut. A côté j’ai l’air d’une créature du diable, ou presque. Je plaisante, mais je me sens bien blessée. Tellement que j’en aurais fait des bêtises, je le crains, si je n’étais pas opportunément tombée malade.

Quand je parle de bêtises, elles ont une personnification qui prend la forme d’un Vicomte, cousin d’un ami de James, qui allie charme et humour, et qui est aussi frivole qu’il est beau. Brun, aux yeux d’un bleu sans nuage, il a une mâchoire décidée et un nez aquilin. Toujours tiré à quatre épingles, ses costumes sont du meilleur goût, et de la dernière mode. Il n’est pas en reste quant aux potins, mais cache derrière tout ce tapage, un sens très prononcé pour la littérature et les arts. Bref, il n’a que le défaut de ne pas être le Duc de Dorset, et de ne pas faire battre mon cœur.
Durant toute ma maladie, il m’a fait porter de bien jolis bouquets de fleurs et des livres, quand il ne venait pas lui-même me faire la lecture. La raison voudrait que je succombe à sa délicieuse cour, et peut être le ferais-je. Après tout, mon béguin stupide pour le duc passé, il ferait un délicieux mari, et ce ne serait pas du tout une mésalliance. Mais pourtant, je me suis promis que si je devais me marier, ce ne serait que par amour…
Que faire ? Quelle idée ais-je eu en me mettant en chasse de mon mystérieux sauveur ! Il n’y a bien que dans les romans que l’héroïne finit par se marier avec celui qu’elle aime.
Je devrais peut être tenter d’écrire, et essayer de vivre de ma plume. Ou m’enfuir, que sais-je, partir je ne sais où et devenir gouvernante.
Je délire, chère cousine, mais je trouve la vie si injuste parfois…
Je vous abandonne sur ces paroles, je dois prendre le pâle soleil de Londres en me promenant, pour soigner mes poumons.

                                                                                              Affectueusement,
                                                  Constance.

1 commentaire:

  1. Moi, je veux qu'elle attende son duc. Il faudrait qu'elle le rende jaloux...

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